Assainissement

Quels sont les différents types d’assainissement des eaux usées ?

On désigne par eaux usées domestiques les eaux-vannes (provenant des toilettes) et les eaux grises (issues du lave-linge, du lave-vaisselle, de la douche, de la cuisine, etc.). Rejetés dans la nature sans aucun traitement effectué au préalable, ces liquides peuvent présenter des risques considérables pour la santé humaine et pour l’environnement.

En effet, les eaux usées provenant des zones d’habitation contiennent des quantités élevées de polluants chimiques, physiques et biologiques (matières organiques, micro-organismes pathogènes, substances chimiques toxiques, déchets, etc.). Elles doivent donc être assainies avant d’être évacuées.

Il existe deux grandes méthodes d’assainissement des eaux usées, à savoir l’assainissement collectif et l’assainissement non collectif.

L’assainissement collectif

Il s’agit d’un système d’assainissement des eaux usées qui concerne plusieurs habitations ou locaux. Ce type d’assainissement concerne les logements (maisons individuelles, appartements, copropriétés) qui peuvent être raccordés au réseau public d’assainissement. Celui-ci est chargé de collecter les eaux usées, quelle que soit leur provenance, et de les transporter vers les stations d’épuration où elles seront traitées et rejetées dans le milieu naturel. L’assainissement collectif se fait généralement dans les zones urbaines.

Lorsqu’un réseau d’assainissement collectif est mis en place dans une commune, le raccordement des bâtiments de la zone aux réseaux de collecte ou égouts devient obligatoire. Seuls les immeubles inhabitables ou dont le raccordement peut s’avérer compliqué ou trop coûteux peuvent bénéficier d’une dérogation. Le branchement des maisons au tout-à-l’égout doit être effectué lors des travaux de construction de votre maison ou dans les 2 années qui suivent la mise en service du réseau de collecte. Néanmoins, les immeubles nouvellement construits qui possèdent une installation réglementaire d’assainissement peuvent jouir d’un prolongement du délai de raccordement pouvant aller jusqu’à 10 ans.

Par ailleurs, les maisons reliées au réseau public doivent s’acquitter d’une redevance d’assainissement qui est reportée sur leur facture d’eau. Notez que lorsque le branchement d’un bâtiment n’est pas effectué dans les délais, une amende peut être délivrée au propriétaire. Celle-ci se traduit par une augmentation de la redevance d’assainissement.

L’assainissement non collectif

Encore appelé assainissement autonome ou assainissement individuel, l’assainissement non collectif (ANC) est le système de traitement des eaux usées sur place. C’est-à-dire sans transport de celles-ci. Il s’adresse aux habitations qui n’ont pas la capacité d’être raccordées au tout-à-l’égout en raison de l’absence du réseau collectif ou d’un raccordement difficile. On estime à 5 millions le nombre de ménages français qui ne sont pas branchés à un réseau public. Les propriétaires des logements qui se trouvent dans cette situation sont eux même responsables du traitement de leurs eaux usées et du rejet de celles-ci dans la nature sans qu’elles polluent l’environnement.

La solution pour y parvenir est donc de mettre en place un dispositif d’assainissement individuel. Ce type d’assainissement permet de collecter et de traiter les eaux usées sur la parcelle portant le bâtiment. L’évacuation se fait par infiltration dans le sol ou par déversement dans un cours d’eau.

L’assainissement individuel des eaux usées se déroule en 4 grandes étapes, à savoir :

• La collecte : les eaux produites dans la maison (eaux-vannes et eaux grises) sont collectées de façon commune.
• Le prétraitement : les eaux usées ainsi recueillies sont dirigées vers la fosse toutes eaux afin d’éliminer les polluants (particules, déchets solides et graisses) qu’elles contiennent.
• Le traitement : la phase de traitement permet d’éliminer le reste des polluants contenus dans les eaux après leur sortie du système de prétraitement. Ceci, grâce à l’action des micro-organismes naturellement présents dans le sol ou contenus dans un sol reconstitué.
• L’évacuation : les eaux ainsi traitées et dépolluées sont dispersées par écoulement dans le sous-sol si la nature du terrain le permet, évacuées dans des puits ou tout simplement réutilisées.

Notez que certains dispositifs d’assainissement des eaux usées ne réalisent pas de prétraitement. Et pour mettre en place un système d’assainissement individuel de qualité, il est indispensable de faire au préalable une étude du sol de votre terrain. Le résultat de cette étude vous permettra de choisir le dispositif ANC le plus adapté pour votre logement.

L’assainissement collectif : réseau unitaire ou réseau séparatif ?

Dans le cadre d’un assainissement collectif, ce sont les communes qui sont responsables de la gestion. Elles assurent la collecte des eaux usées domestiques et leur acheminement vers la station d’épuration. Elles se chargent du traitement et procèdent à la réutilisation des eaux dites propres ou à leur évacuation dans les plans d’eau récepteurs. En outre, les communes veillent à l’élimination des boues d’épuration et contrôlent le raccordement des habitations au réseau public, afin de pouvoir juger de sa conformité ou non.

Il existe deux types de réseau d’assainissement collectif que peuvent installer les communes. :

• Réseau unitaire d’assainissement ou système d’évacuation unitaire : toutes les eaux usées domestiques et les eaux pluviales sont recueillies de manière commune grâce à un même collecteur. Cependant, l’installation de ce type de réseau n’est possible que si le mélange des différentes eaux collectées ne risque pas d’entraîner des complications lors du traitement. La variation du débit d’eau qui arrive à la station de traitement lors des pluies de forte intensité altère considérablement le déroulement de l’épuration. La commune devra donc mettre en place un dispositif qui va permettre de réguler le débit d’eau envoyé vers la station d’épuration.
• Réseau séparatif d’assainissement : dans ce cas, il existe un double réseau. Ce qui signifie que les eaux usées domestiques et les eaux pluviales sont collectées séparément grâce à deux collecteurs différents.

Quels sont les dispositifs pour un assainissement non collectif ?

Il existe plusieurs types de dispositifs d’assainissement autonome. Ils sont classés en deux grandes catégories que sont les filières traditionnelles et les filières agréées par le ministère de la Transition Écologique. Le choix du dispositif à mettre en place pour un assainissement efficace de votre habitation dépend de plusieurs paramètres.

Il s’agit entre autres des éléments suivants :

• Les caractéristiques du sol de votre parcelle (épaisseur, nature, perméabilité, etc.).
• Le niveau de la nappe phréatique.
• L’occupation du sol.
• La surface disponible sur le terrain.
• La présence ou non d’un puits à proximité.

L’épandage souterrain ou fosse toutes eaux

C’est l’un des dispositifs ANC de la catégorie des filières traditionnelles les plus connus. La fosse toutes eaux est le dispositif qui a remplacé la fosse septique. C’est également celui qui est le plus adapté aux sols qui ont une grande perméabilité et qui ne présentent pas de remontée d’eau. Ce système d’assainissement consiste à creuser dans le sol des tranchées d’épandage ou un lit d’épandage et à y placer des tuyaux rigides. Ce qui signifie que vous devez avoir de la place sur votre terrain. En outre, un système de traitement secondaire est nécessaire avant la réutilisation ou le rejet des eaux dans la nature. Il se fait par épandage dans un sol naturel, un sol reconstitué, un filtre de zéolithe, par traitement écologique ou par tertre d’infiltration.

L’épandage souterrain a une grande durée de vie comprise entre 10 et 20 ans et ne nécessite pas beaucoup d’entretien. Un autre avantage de ce dispositif est qu’il s’intègre facilement dans le paysage.

Les deux plus importants inconvénients de ce système sont l’emprise du dispositif sur le sol et le recyclage du sable d’assainissement qui nécessite souvent un gros budget. Pour obtenir un meilleur rendement épuratoire, la fosse toutes eaux peut être complétée par un préfiltre ou un bac dégraisseur.

Les filtres compacts

Les filtres compacts font partie des dispositifs des filières agréées. Ici, le sable est remplacé par un massif filtrant de zéolithe, de laine de roche, de fibre de coco ou d’un autre matériau. Son fonctionnement est similaire à celui de l’épandage souterrain ou tout autre dispositif de la filière traditionnel. Le traitement des eaux usées suit une phase de prétraitement et une phase d’épuration complète grâce à l’action des bactéries (traitement biologique). Le principal avantage des filtres compacts est que leur fonctionnement ne nécessite pas l’utilisation d’électricité. De plus, leur installation est simple, facile et rapide avec une emprise au sol assez petite (15 m² à 20 m²).

Les micro-stations d’épuration

La micro-station est également l’un des systèmes d’assainissement non collectif de la catégorie des filières agréées. Le dispositif est composé d’un seul module à trois compartiments qui peut être installé hors-sol et qui assure l’intégralité du traitement des eaux usées. L’épuration ne nécessite pas de filtration physique. Elle se fait uniquement grâce aux bactéries. Les micro-stations rejettent donc directement des eaux épurées et non prétraitées. Leur procédé est par conséquent qualifié d’écologique.

Les micro-stations sont appréciées pour leur flexibilité, leur installation facile et rapide et leur emprise au sol réduite. On distingue trois grandes familles de micro-stations :

• Les micro-stations à cultures libres dans lesquelles les micro-organismes sont en suspension.
• Les micro-stations à cultures fixées dans lesquelles les bactéries sont fixées.
• Les micro-stations SBR qui sont une autre version des micro-stations à cultures libres, mais avec une technologie plus avancée.

Les filtres plantés

Les filtres plantés (Jardins d’Assainissement) font partie des filières qui ont reçu l’agrément du ministère de la Transition Écologique. Ces dispositifs peuvent servir comme traitement secondaire après un prétraitement des eaux usées domestiques dans une fosse toutes eaux. Ils peuvent également être utilisés comme systèmes d’assainissement individuel à part entière qui réalisent l’intégralité de l’épuration des eaux ménagères. En outre, il est possible de compléter les filtres plantés par un dispositif de toilette sèche.

Les filtres plantés utilisent les plantes pour traiter les eaux usées issues du ménage. En effet, ces eaux passent par des bassins contenant un substrat minéral (le plus souvent du gravier) et dans lesquels sont plantés des végétaux macrophytes (roseaux, joncs, iris, massettes, etc.). Le système racinaire de ces plantes, et plus particulièrement celui du roseau, apporte de l’oxygène aux bactéries épuratrices aérobies présentes dans le sol et favorise leur développement.

Le tissu racinaire développé par ces végétaux évite au filtre planté de se boucher et empêche la formation de boue. Mais en lieu et place de cette dernière, c’est de l’humus qui est produit. Ce système d’assainissement ne nécessite pas beaucoup de place et son entretien est peu contraignant. De plus, il offre de bons rendements épuratoires.

L’assainissement écologique

De plus en plus de Français prennent conscience de la nécessité de préserver l’environnement de nos jours et ils y participent en adoptant des gestes écoresponsables. C’est pourquoi de nombreux ménages préfèrent se tourner vers les solutions écologiques pour traiter leurs eaux usées domestiques. L’assainissement écologique fait référence aux dispositifs d’ANC qui utilisent la technique de la phytoépuration (épuration des eaux usées par les plantes) et dont le fonctionnement ne nécessite pas l’utilisation de l’énergie électrique.

C’est le cas des filtres plantés, souvent utilisés en complément des toilettes sèches, qui se servent des végétaux pour purifier les eaux usées issues de l’usage domestique. Le filtre à coco, filtre compact utilisant des copeaux de coco pour l’épuration, est également une bonne solution écologique pour l’assainissement des eaux usées ménagères. Les micro-stations quant à elles sont des méthodes d’assainissement partiellement écologiques, car elles utilisent de l’énergie électrique pour fonctionner. Néanmoins, elles ont un impact carbone assez faible.

D’autres dispositifs écologiques existent, mais ils ne sont pas agréés par le ministère de la Transition Écologique. Il s’agit du lagunage et du bambou d’assainissement et leur principe est le même que celui des filtres plantés.

Faire le choix d’un assainissement écologique des eaux usées pour sa maison est donc une excellente façon de participer à la protection de l’environnement. Cependant, pour mettre en place l’un de ces dispositifs, il est conseillé de faire appel à un spécialiste de l’assainissement écologique comme Aquatiris. Réseau national et spécialiste de la phytoépuration, nous effectuons l’assainissement de vos eaux usées sans fosse ni vidange. Que ce soit pour la constitution de votre dossier, la réalisation de l’étude d’assainissement ou des travaux, nous vous accompagnons du début jusqu’à la fin de votre projet.

Quelles sont les aides disponibles pour l’assainissement individuel ?

Vous souhaitez réhabiliter ou installer un nouveau dispositif d’ANC ? Il existe plusieurs aides financières pour la réalisation des travaux d’assainissement non collectif en France. Ces prêts et subventions vous permettent de régler les frais de l’opération et sont octroyés par différentes entités. Parmi les aides proposées, on retrouve les subventions de l’ANAH et celles des collectivités territoriales, les prêts de la Caisse d’Allocation Familiale (CAF) et l’éco-prêt à taux zéro. Sans oublier le taux de TVA réduit à 10 % et les aides proposées par la caisse de retraite.

Le rejet des eaux usées domestiques sans la réalisation d’une procédure d’épuration au préalable peut impacter négativement la santé des êtres humains et celle de l’environnement. L’assainissement collectif et l’assainissement individuel sont les deux types d’assainissement qui permettent d’épurer les eaux. Parmi les dispositifs d’ANC qui existent, on retrouve les solutions écologiques d’assainissement. Celles-ci utilisent la phytoépuration pour rendre les eaux usées ménagères plus propres avant leur évacuation.

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